1958-1980

CHAPITRE 1 : 1958 – 1980

 

En 1980, à l’occasion du centenaire de la LUX, une plaquette richement documentée et illustrée fut réalisée et publiée sous la houlette de Claude GUILLAUME. (Cette plaquette est consultable en format pdf sous la rubrique DOCS)

Les heureux propriétaires de ce qu’il est convenu aujourd’hui d’appeler une véritable relique pourront retrouver aisément les trois passages d’anthologie dont il est question ci-après.

Ceux-ci préfaçaient et introduisaient l’ouvrage consacré au centenaire de la LUX. Ils étaient respectivement de la plume de Jacques PLANCHARD (à l’époque Gouverneur du Luxembourg, et auparavant Président de la Lux en 1952-1953), de la plume de Monseigneur Ed. MASSAUX (à l’époque Recteur Magnifique de l’U.C.L. et ancien Membre du Comité de la LUX), et enfin de Luc MOTTET qui était à ce moment Président de l’Association des Anciens (il nous quitta fin 2005, alors Président d’Honneur).

Ce dernier nous brossait alors, en quelques lignes, la genèse et le développement de l’Association des Anciens de la LUX de Louvain depuis sa création en 1958 jusqu’à 1980…

Le chapitre 2 de ce présent historique, en perpétuelle écriture, sera quant à lui consacré au devenir de l’Association de 1980 à nous jours.

Pour celles et ceux désireux de pouvoir se (re)plonger dans l’historique non pas de l’Association des Anciens mais bien dans celui de la LUX elle-même, un prochain lien vous permettra ce flash-back de 120 et bien des ans…

Mais avant tout, retournons dans cette glorieuse époque 1958 – 1980, époque certes glorieuse mais également extrêmement tendue dans le contexte du Walen Buiten et des premières années de Louvain-la-Neuve… Allons, délectons-nous de la plume de MM. Planchard, Massaux et Mottet.

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« Ce n’est pas sans fierté qu’un ancien Président de la Lux accepte l’honneur de préfacer, en tant que Gouverneur de la Province, ce petit ouvrage qui retrace par le texte et l’image, les grands moments de notre Régionale à Louvain, à l’occasion de son honorable centenaire.

Quelle merveilleuse histoire que celle de notre société jubilaire ! A la lecture de ce riche passé, on ne peut s’empêcher de ressentir battre le cœur d’une attachante organisation s’identifiant avec une constance séculaire à tous ses animateurs profondément enracinés à leur région, quelles que soient les disciplines auxquelles ils se rattachent. N’est-ce pas là sa valeur humaine la plus dense et la plus enrichissante, prodigieusement sauvegardée à travers les secousses d’une histoire déjà si longue ?

Au fil des « guindailles », des bonnes farces et des grands moments de l’Alma Mater, on retrouve cette solide amitié des ruraux que nous sommes restés, cette solidarité née d’une province toujours déshéritée, cet attachement à nos valeurs familiales du terroir en même temps qu’une dynamique qui a toujours valu à la Lux sa réputation de « la plus virulente et la plus forte des régionales » de l’U.C.L.

Au-delà de cet aspect sentimental et attachant, je ne crains pas de dire que les générations – nécessairement jeunes – de la Lux ont été le fer de lance stimulant la promotion d’une province qui a toujours voulu vivre, malgré le sort souvent pénible qui lui fut traditionnellement réservé.

Ce rôle – qui fut toujours le sien – prend actuellement une signification encore bien plus profonde, car dans le marasme économique et social qui affecte l’Europe entière, et encore plus les régions déjà défavorisées, notre potentiel et nos ressources constituent la richesse sans doute la plus extraordinaire pour transformer, à notre profit, cette crise de société.

Aussi, est-ce sous la forme d’un appel et d’une mobilisation de tous les Luxembourgeois que j’adresse cette préface, persuadé que c’est au creuset d’une valeureuse société comme la nôtre, que la Province pourra demain sortir d’une longue léthargie pour assumer sa destinée en responsable toujours fidèle à notre devise « Stemus Simul ».

Jacques PLANCHARD

Gouverneur du Luxembourg

Président de la Lux 1952-1953

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Monseigneur Massaux, ultime Recteur Magnifique de l’U.C.L., Chestrolais et Luxembourgeois, ancien Membre du Comité de la Lux, nous livre quant à lui sa préface à l’ouvrage du centenaire de la Lux – Leuven a peine quittée, Louvain-la-Neuve à peine parachevée, les cicatrices et plaies encore bien douloureuses, mais confiant en l’avenir. Replongeons-nous en 1980… :

« L’année du centième anniversaire de la LUX coïncide avec le fait que la dernière Faculté de l’Université Catholique de Louvain, à savoir la faculté de Philosophie et Lettres, qui était encore à Leuven, a rejoint le site de Louvain-la-Neuve, ce dont nous nous réjouissons tous. Est-ce à dire que toute l’installation de l’U.C.L. est terminée ? Loin de là ! Des bâtiments académiques doivent encore être construits, de nombreux logements sont encore à édifier, tant de choses restent à réaliser pour que notre Université puisse vivre sa vie dans un environnement normal. Mais l’U.C.L. a été fidèle à ce qu’elle avait accepté lorsque le transfert lui a été imposé, et cela nonobstant les difficultés financières et administratives qui ne lui ont pas été épargnées au cours de son long chemin de croix. Il nous reste à espérer que nous trouverons, sans retard, la même fidélité aux engagements pris tant dans l’application intégrale des lois votées et des accords politiques passés que dans le respect des conventions solennellement signées.

Louvain-la-Neuve et Louvain-en-Wolluwe sont nées ! L’U.C.L. vit toujours ! L’histoire dira un jour comment cette aventure fut possible. Mais s’il y a une œuvre pour laquelle, à mes yeux, tout commentaire est superflu, c’est bien celle-là. Mais cette œuvre est aussi un appel, et l’on ne peut s’empêcher d’y répondre. Elle force à prendre parti, elle embarrasse et peut même entraîner une disculpation.

Que l’œuvre pour grandir et se développer ait eu besoin d’une certaine discrétion, nous le savons déjà – pareille qu’elle est à l’embryon. Mais rendons-nous compte qu’une fois mise au jour, il lui faut les mêmes conditions de vie pour qu’elle apparaisse dans son intégrité et qu’elle nous touche. Sinon, c’est un squelette que se disputeront les anatomistes. L’œuvre ne peut continuer à vivre que par la poursuite quotidienne et opiniâtre des objectifs clairement définis que le temps mettra en lumière. Cette discrétion passagère ne vient pas d’une incertitude dur à un manque de mise au point, elle est l’effet d’une certitude dont la nature est de ne pouvoir se révéler que peu à peu. Nous faisons confiance à l’avenir, à ce que sera l’U.C.L. dans quelques années à Louvain-la-Neuve et à Louvain-en-Wolluwe. C’est un acte de foi que nous avons dû faire, chaque jour.

En ce qui me concerne, en tant que Luxembourgeois, je souhaite de tout mon cœur pourvoir toujours compter sur la fidélité de tous les Luxembourgeois à l’Université Catholique de Louvain. Au cours des années à venir, qui se retrouvent nombreux dans notre Université, les fils de cette terre que nous aimons ».

Mgr. Ed. MASSAUX

Recteur de l’U.C.L.

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Enfin, last but not least, laissons Luc MOTTET, alors Président des Anciens de la Lux en 1979, nous retracer la genèse de l’asbl dont il a assumé la présidence avant d’en devenir Président d’Honneur jusqu’à sa disparition fin 2005.

« Si 1979-1980 est l’année du 100ème anniversaire de la Lux, 1978fut celle du 20ème anniversaire de l’Association des Anciens.

C’est en effet le 14 juin 1958 que quelques anciens se réunissaient à l’Hôtel Piquard à Bastogne pour constituer l’asbl « Les Anciens de la Lux ».

Sous la direction de M. le Sénateur Ernest Adam, les statuts furent rédigés et votés le jour même. Ils paraissaient officiellement au Moniteur Belge du 11 octobre 1958.

L’Association s’était assignés comme buts :

– de réunir les anciens membres de la Société Royale Luxembourgeoise des Etudiants de Louvain ;

– d’organiser des contacts fréquents avec les étudiants luxembourgeois de l’Université de Louvain ;

– d’orienter ces étudiants luxembourgeois spécialement dans les débuts de leur vie professionnelle ;

– de résoudre dans la mesure du possible toutes les questions sociales qui se posent pour les étudiants luxembourgeois de l’Université de Louvain, notamment dans le domaine du logement et des vacances ;

– de conserver et intensifier les traditions et le folklore des étudiants luxembourgeois.

Etaient présents à cette 1ère assemblée générale : Henri Mathurin, Pierre Vincent, Freddy Claisse, Joseph Patar, Henri Cuvelier, Jules Bastin, Jean Culot, Robert Bricart, Georges Pringot, Justin Gaspar, Ernest Adam, Nory Laroche, Etienne Hector, René Barbier, Joseph Rothe, Robert Balon, Pierre Renquin, Luc Mottet et Jean Piquard (tous de nationalité belge – cf. statuts).

Cette assemblée générale élut également le 14 juin 1958 en qualité de Président : N. Laroche ; de Vice-Président : F. Claisse ; de Secrétaire E. Hector ; de Trésorier R. Barbier ; de Commissaires aux Comptes : P. Renquin, J. Bastin, J. Rothe ; et d’Administrateurs : J. Patar et P. Vincent.

Lors du banquet traditionnel des Anciens à Maissin en 1963, ce Comité décidait de se rénover. Une assemblée générale en avril 1963 à Saint-Hubert fut suivie d’une autre le 23 juin à l’Hôtel de l’Avenue à Libramont. Un nouveau Comité fut constitué comme suit : Président : H. Cuvelier ; Vice-Président : P. Vincent ; Secrétaire : L. Mottet, ; Trésorier : M. Guillaume ; Administrateurs : J. Planchard et R. Jacquemin.

Au cours du banquet où les dames étaient conviées (la circulation automobile et les mouvements féministes s’intensifiaient), l’Assemblée élut sans leur demander leur avis d’ailleurs les camarades N. Laroche et F. Claisse respectivement Président et Vice-Président d’honneur.

H. Cuvelier qui croyait pourtant bien être un « Président de Transition » conduisit l’Association durant 12 ans jusqu’en 1975.

On lui doit d’avoir fait monter d’année en année le nombre de cotisants, qu’il espérait voir atteindre le plafond de 400. Il était attentif aux bouleversements à Louvain et suivait de très près les événements familiaux des jeunes et anciens. On se souviendra de ses épistolles annuelles et de sa bonhomie de Juge de Paix lorsqu’il présidait les réunions.

Il fut secondé par les Vices-Présidents P. Vincent et R. Jacquemin, les Secrétaires L. Mottet (63-67), P. Thiry (67-71), J. Moulu (71-75), le Trésorier M. Guillaume (63-74) et les autres membres du Comité.

A partir de 1964, le banquet fut organisé conjointement par la Lux et par les Anciens. Par tradition, il avait lieu trois semaines avant Pâques. Ainsi, les Anciens se sont retrouvés en 1964 et 1965 à Bouillon, en 1966 et 1967 à Champlon, en 1968 à Maissin, en 1969 à Champlon, en 1970 et 1971 à Herbeumont, en 1972 à Champlon, en 1973 à Arlon, en 1974 et 75 à Champlon, en 1977, 78 et 79 à Maissin.

Heureux furent ces moments trop courts de retrouvailles où des générations parfois si éloignées d’Anciens et de plus jeunes se retrouvaient chantant l’Hymne au Luxembourg ou récitant l’Ode à la Hure comme s’ils s’étaient connus la veille à Louvain. A partir de 1964, une soirée dansante agrémentait la fin du banquet. Que d’anecdotes et de souvenirs ne pourrait-on pas raconter ? Je cite au hasard les guindailles ou les bons mots de Paul Thiry, Paul Dumont, Paul Bozet, de Léon Lesenfants (réciteur attitré de l’Ode à la Hure), le violoneux de Gilbert Henrot, sans oublier la vache d’Offagne du camarade Professeur Eugène Picard. C’est avec émotion que je songe à tous les camarades dont le souvenir fut rappelé à chaque assemblée générale. Je voudrais également signaler le dévouement de trois anciens du Comité et Membres d’Honneur, Paul Thiry, Michel Guillaume et Raymond Jacquemin.

Tous ces souvenirs sont consignés dans le livre des rapports conservés depuis 1975 par l’actuel secrétaire Philippe Pékus.

Depuis 1963, le Comité fut remanié par des élections bisannuelles. Nous y retrouvons les noms de L. Adam, J. Culot, V. Morandini, Cl. Guiot, J. Damoiseau, P. Dupont, M. Coyette, R. Leemans, J. Lemaire, M. Claisse, J. Flamant, P. Bozet, J. Gruslin, P . Champenois, Ph. Pekus, Cl. Guillaume, Abbé Saintmard, Ph. Mahillon, P. Goffinet et S. Chaidron.

Dans l’esprit des statuts, nombreuses durent les interventions des Anciens pour les Jeunes, que ce soit pour la Lux ou pour des problèmes plus personnels. Les cotisations glanées au cours de l’année ont permis au Anciens de subsidier régulièrement la Lux.

Grâce aux contacts avec la Lux, un comité du 100ème anniversaire [de la Lux – ndlr] fut mis sur pied en mars 1978. H. Cuvelier accepta de le présider et J.F. Stiernon d’en assumer le Secrétariat. J. Flamant, Trésorier depuis 1974, aidé par Monique son épouse, a récolté les fonds en s’occupant plus spécialement du carnet publicitaire. F. Eppe et ¨P. Goffinet ont pris la responsabilité d’un Bal du 100ème. Cl. Guillaume eut à cœur de rassembler les archives et de mener à bien l’impression de la présente plaquette anniversaire.

Nul doute que lorsque les festivités du 100ème se seront estompées, cette brochure restera pour bon nombre d’entre nous le souvenir du 100ème et de notre attachement à la Lux.

A tous ceux qui de quelque manière que ce soit auront contribué à la réussite du 100ème, je tiens au nom des Anciens à leur dire un vibrant merci.

Vive le 100ème, vive la Lux.»

Luc Mottet

Saint-Hubert, le 1er juillet 1979 

 

(Fin du chapitre 1 : 1958 – 1979)